Né en 1925 à Paris de parents polonais, Marcel Bluwal a rapidement trouvé sa voix : la mise en scène.
| Cette évidence lui est apparue après avoir vu 18 fois La loi du Nord (J.Feyder - 1939) avec Michèle Morgan :
"6 fois pour Michèle Morgan et 12 fois pour la mise en scène".
Seulement, les temps de son adolescence ne sont guère propices au rêve.
A la suite de la rafle du Vel d'Hiv en 1942, il passe près de 27 mois caché avec sa famille dans une pièce, sans sortir.
Il se plonge alors dans toutes les revues de cinéma qui lui passe entre les mains et c'est presque naturellement qu'au sortir de la guerre,
il intègre l'École technique de la Photo et du Cinéma de Vaugirard : il y fondera d'ailleurs le ciné-club.
En 1949, il est l'un des premiers à rentrer à la toute jeune télévision où il crée les émissions pour enfants du jeudi après-midi et lance le concept des feuilletons avec les Aventures de Jacky.
Sa première réalisation d'une dramatique en directe est le Barbier de Séville en 1954.
Suivront en six ans une trentaine d'autres (dont la famille Arlequin ou le Revizor).
Il ne se cantonne pas qu'à la fiction puisqu'on le retrouve dans les domaines de la Variété
(Discorama - 1953/1963-, la Boîte à sel - 1956/1958- ou Tête-bêche - 1966)
et du documentaire (Etats d'urgence sur la condition paysanne en 1953), par exemple. |
Si ces premières réalisations pour le cinéma (le Monte-charge sur un scénario de Frédéric Dard en 1962 et Carambolages en 1963) ne lui ont pas permis d'être reconnu, le théâtre et la télévision vont largement le dédommager.
Amoureux du répertoire français, il adapte le Mariage de Figaro (1957), Dom Juan (1965) avec Michel Piccoli, les Misérables, la Double inconstance (1966), ainsi que de nombreux classiques internationaux (Shakespeare avec Mesure pour mesure et Dostoïevski avec les frères Karamazov).
Professeur au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris de 1975 à 1980, il a monté en 1968 au Théâtre de la Ville Le Misanthrope, en 1975 au TEP Don Juan revient de la guerre, les Femmes savantes, la Mort d'un
commis voyageur à l'Odéon en 1988.
De même, son talent est reconnu à l'étranger puisqu'il met en scène Arden de Faversham à Bochum en République Fédérale d'Allemagne
ou les Fausses Confidences à Genève.
On lui doit également plusieurs mises en scène pour l'Opéra de la Ruhr :
Don Quichotte de la Manche (1979), Don Giovanni (1981), Cosi fan tutte (1984), la Clémence de Titus (1986) et le Trouvère (1993).
Il retrouve son vieux complice,Claude Brasseur, au théâtre d'abord en 1995 puisqu'il met en scène la pièce de J-C.Brisville la Dernière salve puis au cinéma, en 1998, dans son 3ème film le plus beau Pays du monde où Claude Brasseur sera le producteur du film sur la vie de Mermoz.
Enfant russe trouvé né en 1900, Georges Neveux a fait partie du groupe des Surréalistes en compagnie de Prévert et Queneau.
Il s'est illustré au début des années 30 en créant les dialogues de A mi-chemin du ciel (A.Cavalcanti - 1931),
le Miroir aux alouettes (R.Lebon & H.Steinhoff - 1934)
ou Mademoiselle Docteur (G.W.Pabst - 1936).
Il réalisera d'ailleurs en 1937 l'un de ses scénarios l'Appel de la vie.
Il participe pendant la guerre aux scénarios des comédies Histoire de rire (M.L'Herbier - 1941) et la Belle aventure (M.Allegret - 1942).
En délicatesse avec l'Occupant, il se retire peu à peu du milieu cinématographique, pour revenir à la Libération avec les dialogues de Torrents (S.de Poligny - 1946) et de Par la fenêtre (G.Grangier - 1947).
Il fait la visite du festival de Cannes avec Juliette ou la clé des songes (M.Carné - 1951) dont il est à l'origine et aux dialogues.
Très mal accueilli par les festivaliers et les critiques, le film est un triomphe à Paris.
Le remake de Knock (G.Lefranc - 1951) avec Louis Jouvet (comme l'original en 1933) triomphe une fois de plus.
Il participe alors à de nombreuses co-productions étrangères Tamango (J.Berry - 1957), Christine (P.Gaspard-Huit - 1958),
Katja, die ungekrönte Kaiserin (R.Siodmak - 1960).
Arsène Lupin contre Arsène Lupin (E.Molinaro - 1962) est son dernier scénario original pour le cinéma.
Il consacre les dernières années de sa vie en s'amusant pour la télévision :
en plus des 3 séries sur Vidocq (1967 - 1971 - 1973), on lui doit une adaptation de l'Île au trésor en 1966, les Aventures de Tom Sawyer en 1969,
Molière pour rire et pour pleurer en 1973 et les Folies Offenbach en 1977.
Il s'éteint le 22 Août 1982 à Paris.