Qui était Eugène François Vidocq ?

Né le 24 juillet 1775 à Arras, Eugène François Vidocq s'est engagé dès l'âge de 16 ans dans l'armée.

Malheureusement, trop querelleur, il en est chassé à peine un an plus tard à la suite d'un duel de trop.
A la suite d'une bagarre avec un colonel (qu'il a proprement corrigé et roué de coups), il est emprisonné à Lille où il aide un malheureux (condamné comme Jean Valjean pour avoir volé de la nourriture pour ses enfants) à s'évader.

Ce geste lui coûte cher : il est condamné à 5 ans de bagne...

Il s'évade une première fois en 1795 avant d'être rapidement repris, et de recommencer tout aussi rapidement...

Ce petit jeu va durer près de 10 ans, lui valant le surnom du roi de l'évasion.

Entre 1800 et 1809, il survit comme un forçat en rupture de ban, ne pouvant jamais s'installer, constamment sous la menace de la gendarmerie et de ses anciens compagnons.

Après avoir aidé le commissaire général de la Police, Dubois, à découvrir les auteurs d'un meurtre à Lyon,

il propose ses services à la Préfecture de Police !
Sa grande idée est la création d'un service de prévention, la Sûreté, dont il devient le chef effectif en 1811.
Au cours des 16 années où il en sera le directeur, Vidocq va mettre en place un système d'informateurs très efficace qu'il finira par étendre à une partie de l'Europe !
Amoureux des déguisements, il n'hésite pas à se grimer pour enquêter et arrêter les criminels.

Si la brutalité de certaines de ses méthodes commence à agacer les régimes qui se succèdent,

la réussite de son service le préserve de toute action à son encontre.

Pasquier, qui succède à Dubois, reconnaît dans ses "Mémoires" : "Cette confiance accordée avec autant d'abandon à un homme condamné a été d'un très mauvais effet et elle a beaucoup contribuée à déconsidérer la police".


A la suite d'un scandale, Vidocq est invité à se retirer en 1827 et il créé une papeterie dans laquelle il emploie des forçats repentis.
(cf. Vidocq et Compagnie).
Il possède à cette date une solide fortune acquise de façon douteuse, si l'on en croit les souvenirs de l'un de ses successeurs, Canier.
A la demande de Casimir Périer, président du Conseil, il est rappelé à la tête de la Sûreté le 31 Mars 1832 contribuant ainsi à installer le régime de Louis-Philippe.
Toutefois, lassé par l'inertie de l'Administration policière et rendu responsable de la répression antirépublicaine de Juin 1832,
il donne sa démission le 15 Novembre.
Il fonde alors en 1833 sa propre agence de police privée.

Cette concurrence déplaît rapidement à la Police officielle qui le fait emprisonner à la Conciergerie...

Condamné d'abord, puis acquitté en appel en 1843,Vidocq se retire de la vie publique parisienne....
Mais pas européenne...     
Le succès de ses "Mémoires" en 1828 avait été considérable;
aussi publie-t-il, en 1836, "Les voleurs"
et, en 1844, "Les vrais mystères de Paris".

Son prestige est énorme auprès des grands écrivains du temps : Balzac, Hugo, Lamartine, Dumas, Janin, Soulié et Sue.

Entre 1845 et 1846, il va se produire à Londres dans un spectacle retraçant sa vie.

Son dernier fait d'armes est le sauvetage, en 1848, de Lamartine qu'il empêche de se noyer.

Le 11 Mai 1857 disparaît à 82 ans un personnage

qui inspirera, par la suite, Honoré de Balzac (Vautrin), Victor Hugo (Valjean),
Alexandre Dumas, Eugène Sue et ... Georges Neveux.

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